Guide effervescents millésimés romands

La quête du Graal

Dégustation: Régis Colombo, Richard Pfister et Alexandre Truffer textes: Alexandre Truffer 

Considérés comme l’élite des effervescents, les millésimés sont-ils à la hauteur de leur réputation? Notre guide montre que le nombre d’années que le vin a passé à vieillir sur lattes joue un rôle essentiel dans la qualité de ces bulles qui, en plus d’être de saison, gagnent chaque année en importance.

En Champagne, et par extension dans toutes les régions qui se sont orientées vers la production d’effervescents, les millésimés composent le haut de la pyramide qualitative. A la différence des «bruts sans année», qui se composent d’un assemblage de vins de différents millésimés mélangés dans le but d’obtenir une qualité et un style, sinon un goût, identiques d’année en année, les «millésimés» ont pour tâche de traduire dans le verre la substantifique moelle d’une excellente année (au vu de l’élaboration particulière des effervescents, les grandes années en Champagne ne coïncident pas toujours avec les millésimes favorables aux vins tranquilles). La différence entre les simples bruts et les cuvées millésimées découle aussi d’une différence de législation qui impose un minimum de vieillissement de trois ans sur lattes – durant lequel le vin gagne en gras et en rondeur grâce à l’autolyse, la décomposition des levures mortes – pour les cuvées millésimées contre quinze mois pour les bruts sans année. En Suisse, cette philosophie a été suivie, entre autres, par le plus célèbre élaborateur de mousseux suisses, la Maison Mauler qui place plusieurs de ses vins (des millésimes 2011 et 2012) au sommet de ce guide. On ne peut que regretter que leur exemple ne soit que peu suivi, car les meilleurs cuvées (qui offrent d’excellents rapports qualité-prix) de notre guide méritent amplement leur place dans les caves des amateurs passionnés.  
Cette dégustation, qui regroupait quasiment tous les effervescents romands doté d’une certaine réputation et pas mal de cuvées encore méconnues, offre une vision relativement correcte du niveau actuel des mousseux romands, des vins qui affichent une croissance régulière et constante depuis près d’une décennie. Toujours plus prisés, les effervescents helvétiques affichent un bon niveau dans l’ensemble, mais pourraient en général «faire mieux». Selon Richard Pfister, spécialiste de l’olfaction qui travaille avec différents grands noms de la bullle: «la date de récolte, la précision au pressurage et la durée de vieillissement sur lattes sont trois éléments déterminants de la qualité des effervescents sur lesquels les vignerons suisses peuvent encore progresser». Rien d’étonnant donc à ce que les meilleurs pointages de notre guide récompensent deux millésimes qui affichent un vieillissement sur lattes de cinq ans tandis que les 2017 (une dizaine de vins) se situent plutôt en deuxième partie de classement.

Dégustation
Pour ce guide, nous avons invité les vignerons romands à présenter leurs effervescents millésimés (que l’année soit indiquée ou non sur la bouteille) sans distinction de type de vin ou de dosage.

Notations et notes de tous les vins

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