Charlotte Loretan
Nouvelle directrice pour VINEA

Texte: Anick Goumaz | Publié: 23.09.2025
Elle a seulement 30 ans, mais déjà un joli bagage et la tête sur les épaules: Charlotte Loretan reprend la direction de l’association VINEA dès le 1er octobre. Une nouveauté qui n’en est pas vraiment une, puisque la Sierroise fait partie de l’équipe depuis l’été 2023. Rencontre avec une femme passionnée et pétillante.
Charlotte Loretan, pouvez-vous nous raconter rapidement votre parcours professionnel?
J’ai décroché mon diplôme à l’EHL en 2020. Je voulais déjà travailler dans le vin et j’ai obtenu un stage à la cave Jean-René Germanier. J’y ai fait les vendanges, mais aussi le marketing, les réseaux sociaux, les événements, etc. Quand un ami a lancé son entreprise «Raclette on Tour», j’ai sauté dans le bateau et y suis restée pendant deux ans et demi. Une vraie aventure! Cela m’a permis de me faire un réseau dans les grandes sociétés valaisannes. On raclait tous les week-ends! Mais c’était trop dur de sortir des salaires pour les trois associés que nous étions. C’est là que j’ai appris que VINEA cherchait quelqu’un pour compléter son équipe.
Vous dites que vous vouliez travailler dans le vin, d’où vous venait cette envie?
Mon grand-père était restaurateur et ma grande-tante avait également un bistrot, à Randogne. J'y mangeais tous les mardis et aussi une fois par semaine chez mon grand-père. Chez lui, on «jouait au restaurant». Mes parents ne sont pas vignerons, mais ils «font du vin entre amis». Le vin a toujours fait partie de ma vie. Plus jeune, dans les fêtes de village, on en buvait déjà pour faire comme les adultes. Quand j’ai intégré l’équipe de VINEA, j’ai suivi la formation WSET niveau deux, puis niveau trois. Cela m’a permis de gagner en crédibilité, car on me questionnait souvent à propos de mon niveau de connaissance en vins.
Vous faites partie de l’équipe depuis deux ans. Qu’est-ce que votre nomination à la direction changera à votre quotidien?
J’aurai plus de responsabilités, je vais gérer une équipe et tout l’aspect des relations publiques sera aussi nouveau pour moi. Je serai la référente du comité et j’appliquerai sa stratégie.
Jusqu’ici, vous étiez cheffe de projets, notamment pour les événements, allez-vous garder ces tâches?
Oui, parce qu’on ne va pas engager de nouvelles personnes et tout simplement parce que j’aime organiser des événements!
Quels sont vos gros défis à venir?
Il y en a plusieurs. Nous aimerions que nos concours mondiaux dédiés au Merlot et au Pinot gagnent encore en dimension internationale. Pour ces compétitions, tout comme le Grand Prix du Vin Suisse, nous sommes très satisfaits du taux de participation de cette année, mais nous souhaitons le renforcer à l’avenir. Au-delà des concours, nous organisons aussi des événements pour le grand public. Nous espérons attirer de plus en plus de jeunes pour ces manifestations.
Quelles sont vos pistes pour ce faire?
Durant le Salon VINEA, le 14 et le 15 novembre, nous organisons une masterclass avec des finalistes de Top Chef. Pas mal de jeunes regardent ce type d’émissions et on parie sur le fait qu’ils se déplaceront pour voir les finalistes en vrai. Nous avons aussi confié l’after au Collectif 52; ils sont super forts pour attirer les jeunes. Nous remarquons également que ce public apprécie les cours de dégustation. Notre œnologue, Romain Favre, a aussi 30 ans et il sait vulgariser le vin. Je suis à l’affut de ce qui se fait et qui fonctionne dans les autres événements. Pour le reste, on fait appel à l’intuition et on teste!
Vous restez donc plutôt positive face à la baisse de la consommation, notamment chez les jeunes?
Oui, je veux rester positive. Boire du vin élaboré par un artisan près de chez soi, c’est un geste écologique et les jeunes sont sensibles à l’argument de la durabilité. Je pense que, pour maintenir les ventes, il faut trouver des solutions tous ensemble.