Weingut Andrey Schafis (Berne)

Après un premier métier en tant que boulangèrepâtissière, Arielle Andrey a repris le domaine familial en 2022. Dans un petit village idyllique au bord du lac de Bienne, elle travaille avec son mari, Beni, à la cave, à la vigne et… en cuisine!

Pendant longtemps, aucune des quatre filles de Robert Andrey ne s’intéressait à son domaine de cinq hectares situé au bord du lac de Bienne, à Chavannes (Schafis en allemand). Il l’avait accepté, car, pour lui, reprendre les vignes familiales n’avait même pas été une question. Et pourtant, en 2022, après un revirement de carrière, sa deuxième fille, Arielle, a repris le domaine avec son mari, Beni. Au départ, elle se destinait à une carrière de boulangère-pâtissière. Son premier métier lui a permis de rencontrer Beni. Ensemble, ils réalisent un rêve de voyage. «À notre retour, nous avons tout vu avec un autre œil», se souvient la jeune femme. «J’ai toujours pensé que je travaillerais un jour sur le domaine, plutôt au niveau de notre offre gastronomique, développée par ma maman, dont c’est le métier. Mais après notre voyage, je me suis dit que c’était quand même dommage de ne pas élaborer moi-même le vin à déguster avec ces plats!» Ainsi, Arielle se lance dans un apprentissage à Marcelin, tandis que Beni étudie la gestion d’entreprise. Ensemble, ils suivent la formation WSET 3 et vivent une expérience auprès d’un grand producteur sud-africain. Aujourd’hui, il gère plutôt la vigne et elle, la cave. L’âme de la boulangère influence peutêtre le travail spécifique des levures et l’envie d’expérimenter plusieurs «recettes». «En Afrique du Sud, j’ai découvert l’utilisation d’une partie de grappes entières. J’applique maintenant cette technique dans tous mes vins rouges, à environ 20%», explique la Bernoise. «Les 80% restant ne sont pas foulés. Grâce à la macération carbonique, les vins s’expriment plus sur le fruit avec une plus grande complexité.» Mais là où les talents culinaires de la trentenaire se révèlent le mieux, c’est au travers des week-ends «tapas», «vins et poissons» et, surtout, pendant la saison de la fameuse et traditionnelle saucisse au marc. De janvier à mars, le bel espace d’accueil intérieur et extérieur attend les fans de cette spécialité 6 jours sur 7, à midi et le soir. 

L’année dernière, les trois tonneaux du logo, devenus trop vieux, ont été remplacés par cinq foudres flambant neufs. Ce chai donnera aussi plus de temps aux jus, puisque l’idée consiste à mettre en bouteilles juste avant la vendange, afin de ne pas laisser les tonneaux trop longtemps vides. Dans ses nouveaux appartements, le Pinot Noir repose. Avec cinq déclinaisons, il est un peu le chouchou des Andrey. Sur la carte, la présence de Regent, cépage résistant, étonne. Souvent boudé, il est ici plébiscité. «Une certaine clientèle se tourne vers nous spécifiquement pour le Regent. Mon papa en a planté il y a 25 ans. Nous avons pris le temps de trouver la meilleure manière de le mettre en valeur, en barriques de plusieurs passages.» Quelle que soit la variété, il fait bon vivre, boire et manger à Chavannes!