Suisse Romande

Le Naturel arrive au Galop

Texte: Alexandre Truffer

La viticulture biologique convainc de plus en plus de domaines bien établis en Suisse romande. Ce dynamisme s’accompagne aussi d’une réflexion sur les vins naturels, qui font désormais l’objet d’un cahier des charges strict et précis.

Pendant longtemps, les vignerons suisses romands ont été un peu à la traîne en ce qui concerne la viticulture biologique. Il y a bien sûr eu des pionniers, comme le Domaine des Coccinelles à Neuchâtel, le Domaine La Devinière à Satigny ou le Domaine La Capitaine sur La Côte. Toutefois, il a fallu attendre la fin des années 2010, pour que la vague de reconversions, longtemps espérée et souvent annoncée, ait vraiment lieu. Aujourd’hui, la dynamique est, comme le montre notre article sur les domaines en reconversion, lancée et cet élan touche des domaines de toutes tailles.

Une charte des vins natures

La deuxième avancée significative de la Suisse romande concerne la création d’un règlement du vin nature en Suisse. Ce dernier émane de la réflexion d’un groupe de travail de Bio-Vaud, l’Association des Producteurs Bio Vaudois, qui s’est réuni le 12 mars à Changins. Epidémie de COVID-19 oblige, les démarches qui devaient être entreprises pour adopter une position commune, et l’utilisation d’un logo unique, avec les producteurs français ont été retardées. Toutefois, selon Frank Siffert, l’un des initiateurs du projet, le règlement helvétique devrait être compatible avec la dénomination «Méthode vin nature» officiellement validée par la répression des fraudes hexagonale. Encore en cours de fignolage, le «Règlement du vin nature en Suisse» se base sur deux piliers. Tout d’abord, les raisins, la cave et les vins sont certifiés bio (Ordonnance fédérale Bio), labellisés Bourgeon (BioSuisse) ou biodynamique (Demeter). Ensuite, le «Vin Nature» est vinifié et mis en bouteille sans intrants, sans additifs, sans filtration et sans collage. Le cahier des charges qui accompagne cette réglementation précise un certain nombre de points. Ainsi, une cuvée labellisée doit être nature tous les ans. S’il y a un rajout de SO2 une année, le vin doit être vendu avec une étiquette différente pour éviter les confusions. De même, seules les vendanges manuelles sont autorisées. En cave, les restrictions se révèlent particulièrement drastiques: la chaptalisation, l’utilisation de levures sélectionnées, la micro-oxygénation et l’utilisation des sulfites (y compris à la mise en bouteilles) ne sont pas admises. Si les analyses montrent que du soufre (plus de 10 mg/l) a été produit naturellement pendant la fermentation par les levures, les mentions «contient des sulfites» et «sans sulfites ajoutés» seront indiquées sur l’étiquette qui doit aussi arborer le logo de la certification biologique obtenue à la vigne. Enfin, il est demandé au vigneron qui s’investit dans le vin nature de rechercher l’efficience énergétique et de favoriser l’utilisation des ressources et productions locales, mais aussi de réduire le poids de la bouteille, de limiter l’utilisation des matières plastiques et synthétiques et de privilégier les contenants (bouteilles, bouchons et emballages) les plus naturels et les plus écologiques possibles.

www.biovaud.ch

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