Ça swingue à Lavaux

Domaine Potterat, Cully (VD)

Texte: Alexandre Truffer, Photos: m.à.d.

Après dix ans passés à Genève, Guillaume Potterat a repris le domaine familial au cœur de Lavaux. Habillés par la plus intemporelle des étiquettes vaudoises, ses vins précis font rimer régularité, qualité, pureté et vivacité.

Des ceps aux allures de saxophones, un panneau où Cully Jazz est écrit bien en évidence: pas de doute, nous sommes bien au Domaine Potterat, le caveau le plus branché de Lavaux. «Durant le festival, nous accueillons jusqu’à 2000 personnes et réalisons près de 10% de chiffre d’affaires, explique Guillaume Potterat. Quand nous étions enfants, le Cully Jazz était la période la plus folle de l’année. J’y ai travaillé dès que j’ai été en âge de le faire. Ensuite, j’ai petit à petit gravi les échelons. Je suis entré au comité en 2006 et devenu co-directeur en 2015.» L’année suivante est plutôt chargée, puisque c’est en 2016 que notre ingénieur-œnologue revient au domaine. «Nous avons récolté les premières grappes de notre Savagnin Blanc le jour de la naissance de ma fille. Les 180 kilos de raisin ont donné naissance à un premier millésime qui a été précieusement mis de côté dans la réserve familiale», rigole celui qui dirige le Domaine Potterat depuis le premier janvier de cette année. «La reprise d’un domaine est une affaire compliquée, aussi bien sur le plan pratique et administratif que sur le plan émotionnel. La pandémie a rajouté une incertitude, mais n’a pas chamboulé ce processus prévu de longue date avec mon père, Jean-François, et mon oncle, Jacques.» Créé en 1921 par l’arrière-grand-père de Guillaume, le Domaine Potterat apparaît comme l’exemple idéal de l’exploitation familiale helvétique: un peu moins de quatre hectares de vignes, une récolte intégralement vinifiée et commercialisée en bouteilles, une étiquette classique et élégante, devenue quasiment intemporelle, une diversification limitée à des spécialités bien implantée. «Le Domaine Potterat a cent ans, mais on fait du vin dans cette maison, qui était l’ancienne cure du village, depuis six siècles», explique notre interlocuteur qui confirme avoir un pied dans la tradition et l’autre dans la modernité. «Après Changins, j’ai travaillé pendant dix ans pour l’État de Genève. J’étais responsable du laboratoire cantonal. Je m’occupais des analyses, des dégustations et aussi du concours cantonal. C’était un poste extrêmement intéressant qui m’a permis de prendre un certain recul sur de nombreuses problématiques, de découvrir un canton que je ne connaissais pas et de rencontrer ma femme, qui travaille avec moi sur le domaine.» De même Guillaume Potterat, qui revendique des vinifications «simples et précises» et qui veut garder un domaine de taille raisonnable – «j’aime participer à toutes les étapes de l’élaboration d’un vin et je ne veux pas me retrouver à ne faire que de l’administration et de la vente» – estime que les cépages résistants vont jouer un rôle croissant à Lavaux. «La question environnementale se pose avec acuité et, dans les zones proches de villas ou de ruisseaux, c’est la solution idéale.»


Domaine Potterat

Guillaume Potterat
Rue du Temple 15
1096 Cully
Tél. +41 (0) 21 799 15 63

www.vins-potterat.ch

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