Un tonneau pour berceau

Le nom Bouvet-Jabloir qui s’affiche au centre des étiquettes du domaine n’est pas le patronyme d’un illustre ancêtre. Ce terme technique désigne un rabot de tonnelier qui permet de creuser la rainure dans laquelle s’encastrent les fonds des barriques. «Notre arrière-grand-père, Ernest Isenschmid, était tonnelier. En utilisant ce mot pour redynamiser notre image, nous voulions faire à clin d’œil à ceux qui nous ont transmis cet héritage. Nous avons aussi repris sur notre étiquette les armoiries d’un autre arrière-grand-père, Albert Mühlematter, qui était lui pépiniériste viticole», explique Dimitri Colomb. Ce diplômé de l’Ecole hôtelière de Lausanne s’est associé en 2015 avec son frère. Alexandre, avait pour sa part repris le domaine familial une quinzaine d’années plus tôt, une fois son diplôme d’œnologue terminé. Le changement d’habillage s’accompagne d’une évolution stylistique des vins. «Nous allons de plus en plus nous tourner vers des crus travaillés en fûts de chêne. Le Chasselas élevé en barrique – huit mois dans des bois très peu chauffés – a été lancé l’an dernier. C’est une grande réussite. Nous travaillons avec François Frères, Séguin-Moreau et Radoux, qui amènent un boisé très subtil.». Des cinq hectares de vignes, situés à moins de deux kilomètres de la cave, le duo tire à l’heure actuelle huit vins déclinés en trois collections. La première, Légende, regroupe les classiques: Chasselas, Pinot Noir et Œil-de Perdrix. Ces deux premiers cépages ainsi qu’un Chardonnay, tous élevés en barrique, se retrouvent dans la gamme Signature. Quant à la ligne Grande Réserve, elle accueille les spécialités: un assemblage de Gamaret et de Pinot Noir, un Merlot (sortie en février 2017) ainsi qu’un effervescent rosé. Un passerillé mariant Pinot Gris, Gewürztraminer et Chasselas devrait aussi faire son apparition. En attendant, chacun des deux frères se concentre sur ses tâches respectives. La gestion d’une vendange née d’un millésime 2016 exigeant pour Alexandre, en charge de la vigne et de la cave, et la commercialisation de la production pour Dimitri qui explique «s’atteler à travailler surtout des restaurants qui traitent les vins aussi bien que la nourriture. J’accorde beaucoup d’importance à ce que nos cuvées soient servies à bonne température. On peut comparer cela à une entrecôte, si vous la commandez saignante et qu’on vous la sert à point, la déception sera au rendezvous, même s’il s’agit d’une excellente pièce de viande.»

Bouvet-Jabloir Vins
Alexandre et Dimitri Colomb
Rue des Fontenettes 2
2012 Auvernier
Tél. 0041 32 731 22 39
info@bouvet-jabloir.ch
www.bouvet-jabloir.ch