Une femme de goût

Nouvelles étiquettes, cuvées éphémères, ateliers de dégustation: Valérie Marendaz entend marquer de sa signature le domaine familial de Mathod qu’elle a repris début janvier. Rencontre avec l’étoile montante du Nord vaudois.

«Lors de nos caves ouvertes, j’étais très heureuse, car à côté de mes clients, il y avait ceux de mon grand-père, ainsi que ceux de mon père», se réjouit Valérie Marendaz consciente que reprendre un domaine bénéfi ciant d’une bonne réputation constitue une chance autant qu’une responsabilité. A 26 ans, cette ingénieure-oenologue a repris les rênes du domaine familial créé en 1983 par son père, Daniel. Celui-ci est un professionnel reconnu pour la qualité des eff ervescents qu’il élabore pour de nombreux vignerons romands. «Il continue de s’occuper de la prise de mousse à façon, soit quelques 70 000 bouteilles par an. J’ai repris depuis le premier janvier six hectares de vignes sur Mathod que nous vinifi ons à la Cave de la Combe», précise celle dont les vins ont trusté les places d’honneur dans les dernières dégustations de VINUM, comme du Guillon. «Pour le changement de génération, nous avons modifi é l’habillage des bouteilles. Afi n de rappeler que je ne pars pas de zéro, j’ai conservé le blason des Marendaz», explique la jeune femme. En plus des étiquettes, elle a aussi imprimé sa marque sur les vinifi cations. «Pour les rouges, j’ai rallongé les macérations à froid afin de gagner en concentration. En ce qui concerne les blancs, j’ai partagé la récolte 2016 à parts égales dans des contenants en inox et dans des vieilles cuves en acier émaillé. A ma grande et très bonne surprise, cela leur a donné un caractère floral très intéressant. De plus, chaque année, je vinifi e une curiosité inspirée par le millésime: l’an passé c’était un assemblage de Syrah et de Mara, cette année j’ai opté pour un rosé de Syrah, très légèrement doux, et un Mara pur que je présenterai à la fin de l’année après un an d’élevage sous bois.» Côté vigne, 2017 marque l’arrêt des herbicides et l’avenir verra sans doute l’apparition du Divico, ce cépage résistant créé par Changins. Autre innovation de la jeune professionnelle: les initiations à la dégustation qui, à l’origine destinées à un groupe d’amies, sont devenues une activité oenotouristique à part entière. «J’aime être proche des clients, leur faire découvrir des vins – de mon domaine, mais aussi du reste de la Suisse – et comprendre ce qui leur plaît, ou leur déplaît», explique celle qui, avant d’opter pour l’oenologie, pensait embrasser la carrière d’enseignante. Bonne nouvelle pour les dégustateurs amateurs, son goût de la transmission est désormais au service de la transmission du goût!

Cave de la Combe Marendaz
Valérie Marendaz
Ruelle de la Laiterie 2
1438 Mathod
Tél. 0041 24 459 17 90
www.cave-combe.ch