Guide des cépages rouges rares de Romandie et du Tessin, première partie

L’un des débats qui animent le plus les spécialistes des vins suisses concerne le nombre de cépages plantés dans notre pays. Avec ce thème des cépages rouges rares, nous avons sauté à pieds joints dedans! Les statistiques officielles recensent plus de 250 cépages. Pour certains, cette diversité représente une chance, pour d’autres, elle nous éloigne des vins de terroir et amène de la confusion dans l’esprit de la clientèle. Sans apporter de réponse à ce débat sans fin, ce guide reflète en tout cas fidèlement cette diversité. À tel point qu’il sera publié en deux parties. Ce premier épisode présente notre sélection de vins rouges purs issus de Diolinoir, Divico et Cabernet, ainsi que d’assemblages constitués à majorité de cépages rares. La prochaine édition clôturera le sujet avec les Malbec, Galotta et autres monocépages. La définition des cépages rares que nous avons choisie repose très factuellement sur les surfaces plantées chez nous, sans considérer les origines des variétés, ni leur renommée. Ne soyez donc pas surpris de voir du Cabernet, l’un des cépages les plus anciens et les plus répandus au monde, cohabiter avec du Diolinoir et du Divico, l’une des dernières créations de nos stations de recherche. Intégrer les assemblages dans cette dégustation représentait un défi, surtout en restreignant l’accès aux cuvées dans lesquelles les cépages rares dominent. En effet, de nombreuses variétés plutôt confidentielles jouent le rôle «d’améliorateurs», en petites touches avec des cépages traditionnels. Les premières créations des agroscopes étaient d’ailleurs pensées dans ce but. Notre idée consistait justement à offrir un coup de projecteur à des assemblages assez audacieux aux recettes hors des sentiers battus.

Tous les producteurs de Suisse romande et du Tessin ont été invités à présenter leurs vins à base de cépages rouges rares. Le millésime n’était pas imposé, mais les vins devaient être disponibles à la vente.