Chasselas célèbre

Aigle Les Murailles

Sierre – grâce à l’association Vinea, qui accueille notamment le secrétariat de Vinofed, la Fédération mondiale des Grands Concours Internationaux de Vins et Spiritueux – a longtemps revendiqué le statut de principale ville suisse du vin. Lausanne, en intégrant le cercle des Great Wine Capitals, a commencé à lui disputer ce titre. Une troisième ville, à mi-chemin entre les deux, pourrait bien mettre tout le monde d’accord. Aigle, parfois décrite comme le cœur du triangle du Chasselas (dont les points extérieurs sont Genève, Bienne et Sierre), possède en effet des atouts majeurs. 

Un rayonnement international

En 2019, la cité du Chablais a accueilli la 26e édition du Mondial de Bruxelles, un concours international durant lequel près de 300 spécialistes du monde entier dégustent plus de 9000 vins. La tenue en Suisse d’un tel événement doit beaucoup à la passion pour le vin de son ancien syndic, Frédéric Borloz, qui est aussi président de la Fédération suisse des vignerons. Il a également joué un rôle essentiel dans la mise sur pied du Mondial du Chasselas, dont il a été le premier président, ainsi que dans la modernisation du Musée de la vigne, du vin et de l’étiquette du Château d’Aigle. Toutefois, le rayonnement d’une ville qui fut, en 1475, le premier territoire francophone à entrer dans le giron de la Confédération Helvétique, doit surtout beaucoup à une marque: l’Aigle Les Murailles. Ce Chasselas, développé par Henri Badoux, est non seulement devenu un énorme succès commercial, mais a aussi permis de tirer toute une région. En effet, le Chasselas du lieu de production Aigle se négocie toujours à 5.50 francs le kilo. En comparaison, le même kilo se vend à moins de deux francs dans le canton de Genève et avoisine les 2.80 francs en Valais.  

Une appellation florissante

Ce prix du kilo de raisin a permis à ce lieu de production qui, avec Villeneuve, Bex, Ollon et Yvorne compose l’AOC Chablais, de conserver une certaine prospérité alors que d’autres régions enchaînaient les crises viticoles. Nous avons fait le choix de mettre l’accent sur trois acteurs, dont deux entreprises viticoles, qui ont fait et font encore la réputation de la capitale du Chablais. Ce choix ne signifie pas que les autres producteurs ne méritent pas le détour. La Cave Emery, le Domaine La Baudelière ou le Clos de Crosex-Grillé ont déjà été présentés dans notre magazine. De nombreux autres – la Propriété Veillon au Cloître, Badan Vins ou Les Celliers du Chablais par exemple – présentent des vins précis et généreux. Sans oublier la Commune d’Aigle qui met en bouteille un remarquable Premier Grand Cru: le Clos Maijoz. 

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