Nouveau monde

8 infos sur les vins chinois

Texte: Anick Goumaz | Publié: 16 décembre 2022


  1. Les premières traces de vin en Chine remontent à 7000 ans avant J.-C
    Une récente fouille archéologique a retrouvé des traces d’acide tartrique sur un site vieux de plus de 9000 ans. L’acide tartrique est propre au vin, il prouve donc de manière assez certaine que du raisin a été vinifié il y a des milliers d’années. Cette découverte est capitale pour l’histoire de la viticulture. Elle voudrait dire que la Chine serait le premier pays producteur de vins, mille ans avant la Géorgie.

  2. 90% des ceps chinois sont enterrés chaque hiver
    Les régions chinoises où pousse le raisin présentent pour la grande majorité des climats extrêmement arides, avec des hivers très froids. Si les ceps restent à l’air libre, ils seraient mortellement endommagés par les températures glaciales et surtout par les vents très forts. La pratique qui consiste à les enterrer, après la taille du mois de novembre, est vraiment impressionnante. Certains domaines peuvent utiliser un tracteur pour creuser les premières tranchées, mais la majeure partie du travail est effectuée entièrement à la main. Lorsqu’ils sont déterrés, vers la mi-mars, les ceps sont irrigués selon une technique non moins impressionnante, celle de l’inondation.
     
  3. Il existe un cépage local chinois
    Attention, on parle bien d’un cépage local et non pas autochtone ! En effet, les variétés autochtones chinoises n’appartiennent pas à la famille des Vitis vinifera, la seule apte à produire du vin. Cépage local d’origine européenne, le Cabernet Gernischt a été planté en Chine depuis plus de 100 ans. Autrefois un peu boudé, il regagne ses titres de noblesse depuis peu, grâce à certaines vigneronnes et certains vignerons qui croient en lui. On commence à en trouver en Suisse, par l'intermédiaire de sociétés importatrices comme la jeune entreprise VidiVinum. Fondée pendant le Covid, elle développe ses activités de vente en ligne et d’œnotourisme helvetico-chinois.
     
  4. La plus grande région viticole chinoise s’appelle le Ningxia
    Les vignobles chinois se concentrent au nord du pays. Les plus anciennes régions viticoles se situent plutôt au nord-ouest, porte d’entrée de la Chine pour les commerçants qui suivaient la route de la soie en provenance de l’Europe. Considéré par beaucoup de spécialistes, ainsi que par le gouvernement chinois lui-même, comme l’avenir des vins chinois, le Ningxia se trouve pourtant au centre du pays. En à peine quinze ans de développement, ce vignoble a atteint 38'000 ha (plus de deux fois le vignoble suisse, l’équivalent des vignes de Provence), divisés en 200 caves, dont 100 en construction. L’objectif du gouvernement: 100'000 ha en 2035. Xi Jinping a en effet tout de suite perçu les avantages de cette économie dans une région très pauvre, où aucune autre culture ne pousse, mais dont les conditions se montrent très adaptées pour les ceps. Autre point fort non négligeable de la vigne pour cette région : elle freine la désertification par le désert de Gobi.
     
  5. La consommation de vins augmente de 20% chaque année
    Qu’il s’agisse de vins de Chine ou d'ailleurs, le peuple de Xi Jinping se montre de plus en plus friand à l'égard de ce nectar. Si, autrefois, une élite ne jurait que pour les assemblages bordelais, on remarque aujourd’hui qu’une clientèle toujours plus large s’intéresse à d’autres régions viticoles et notamment à la production indigène. Du côté des vins français, le Beaujolais a su depuis quelques années tirer son épingle du jeu.
     
  6. La Chine produit la moitié des vins de glace du monde
    « Fun fact » très peu connu : la Chine produit la moitié des vins de glace du monde. Ses vins blancs doux, à base de grains laissés à la merci des premières gelées, restent emblématiques du Canada et de l’Allemagne. Et pourtant, la variété hybride Vidal permet à la Chine de produire la moitié des vins de glace du monde.
     
  7. Les coûts de production sont très élevés et les rendements sont très bas
    Autre cliché vite démenti par les principaux intéressés : les coûts de production sont très élevés en Chine, tandis que les rendements restent très bas. Selon les régions, les charges d’un domaine viticole représentent trois à cinq fois la moyenne mondiale. Tandis que les rendements plafonnent de 6 à 35 hl par ha. Pour comparaison, la moyenne suisse se situe environ à 65 hl par ha.
     
  8. Les ceps chinois sont plantés « francs de pied »
    Nous avons déjà expliqué sur ce site comment l’insecte phylloxéra avait décimé le vignoble européen entre le 19e et le 20e siècle et comment la pratique du porte-greffe a permis la renaissance de la viticulture. En Chine, les sols contiennent peu d’argile et le phylloxéra ne peut donc pas se propager. Quasiment toutes les vignes sont plantées sans porte-greffes, une caractéristique que l’on appelle « franc de pied ». Tout comme le phylloxéra, les maladies typiques de la vigne, telles que le mildiou et l’oïdium, restent également absentes du vignoble chinois. La viticulture ne demande donc pas de traitements phytosanitaires.

 

Retour à l'aperçu