Découverte: Cave Caloz, Miège (VS)

Une affaire de famille

Texte: Alexandre Truffer

Depuis deux millésimes, la pétulante Sandrine vinifie les cuvées de la cave familiale. Rencontre avec la troisième génération de la Cave Caloz à Miège.

«J’ai eu beaucoup de chance, car lorsque je suis arrivée, il y a deux ans, Papa m’a laissé beaucoup d’espace. A la cave, je décide ce que je veux faire. Il n’y a pas eu de changements drastiques, mais une succession de petites évolutions à diverses étapes du processus de vinification. J‘ai joué par exemple sur la température et la longueur des fermentations ou travaillé le remontage des lies» explique la jeune oenologue. «Lors du millésime 2013, nous avons travaillé en levures indigènes et sans sulfites sur les rouges jusqu’à la fin de la fermentation malolactique, car la qualité de la vendange le permettait. En 2014, par contre, c’était impossible!»

Bien qu’un label ou qu’une certification ne soit pas un objectif, la grande majorité des six hectares du domaine a été traitée avec des préparations biologiques. «Deux choses sont sûres, préciset- elle, lorsque j’aurai des enfants, je veux qu’ils m’accompagnent dans les vignes et je me refuse à ce qu’ils baignent dans les pesticides.» Ce virage vers le bio a été favorisé par les essais d’enherbement de Conrad, le père de Sandrine. «Papa est un vigneron hors-pair, poursuit avec enthousiame notre interlocutrice. Il a accumulé des expériences d’enherbement – avec de la flore indigène, du brome des toits, de l’orge des rats ou des légumineuses – depuis vingt ans. Aujourd’hui, grâce à son travail de pionnier, cinq des six hectares du domaine sont enherbés. » S’appuyant sur l’expérience de ses aînés – outre Conrad, la cave peut compter sur la présence d’Anne-Carole et les conseils de Fernand, qui a fondé l’entreprise il y a un demi-siècle – l’œnologue s’attache à consolider une entité qui veut rester familiale. Elle entend recentrer l’offre, qui totalise aujourd’hui 25 références, vers les cuvées emblématique de la cave: des monocépages indigènes élevés en inox. «Le Gamaret va disparaître à terme, car il n’a pas vraiment de sens chez nous. Le Cabernet Franc, dont on fait 600 bouteilles, sera sans doute intégré dans un assemblage. Enfin, il y a le Muscat, qui a fait la renommée de la cave. A l’époque, mon grand-père le vendait mieux que le Fendant. Aujourd’hui c’est un cépage très difficile à commercialiser », poursuit Sandrine qui revient des Etats-Unis où le domaine écoule 10% de sa production. Comme Serge Roh, Romain Papilloud et Fabienne Cottagnoud, la Cave Caloz est distribuée par le groupe Madrose de Neal Rosenthal. «Au début, Papa ne se montrait pas très chaud pour exporter, mais la démarche qualitative de Neal l’a convaincu. Aujourd’hui, dans un marché compliqué, c’est un atout indéniable.»

Cave CalozSandrine, Anne-Carole etConrad CalozRoute de Sierre 13972 MiègeTél. +41 (0)27 455 22 06www.cavecaloz.ch

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