Guide: Chenin, Malbec et Divico en vedettes

La note de 20 sur 20 est, chez VINUM, réservée aux vins extraordinaires. Et si la Diolle, en photo ci-contre, mérite ce qualificatif, ce n’est pas seulement pour ses qualités organoleptiques et gustatives – qui sont de fait remarquables – mais aussi pour son potentiel.

Après dégustation, je suis persuadé que ce cépage ressuscité grâce au travail du Docteur Vouillamoz et de Didier Joris (aidés par de nombreux autres passionnés) deviendra dans les décennies à venir une spécialité valaisanne aussi emblématique que le Cornalin, lui aussi sauvé à partir de quelques ceps, ou que la Petite Arvine, dont elle se rapproche sur le plan gustatif. Cette dégustation de cépages minoritaires, soit les quelque 225 cépages cultivés sur un peu plus de 900 hectares, montre que toutes les variétés n’ont pas le même potentiel. Ainsi, les six Chenin Blanc inscrits obtiennent une note supérieure à 16,5 points (la limite pour apparaître dans ce guide particulièrement relevé). Idem pour les cinq Malbec recensés. À l’inverse, aucun des cinq Doral et Charmont envoyés ne dépasse les 16points, impliquant que ces croisements de Chasselas et de Chardonnay permettent d’élaborer des vins agréables et bien faits, mais sans plus. La vraie révélation vient toutefois du Divico, qui représentait 20 % de toutes les bouteilles envoyées et près d’un rouge sur deux. Cette variété hybride résistante aux maladies cryptogamiques, issue d’un croisement effectué par les scientifiques de Changins entre Gamaret et Bronner, donne non seulement des vins tanniques, puissants et colorés qui conviennent à différents types de vinification, mais qui, contrairement à beaucoup, présentent un visage avenant et sans défaut lorsqu’ils sont élaborés sans, ou avec très peu, de sulfites. Il fait donc peu de doutes que ce nouveau-venu va très vite occuper une place de choix dans le vignoble comme dans les caves helvétiques.